01 Mai Ce que nous (ne) ferons toujours (pas)
Ce que nous (ne) ferons toujours (pas)
≡ Mai 2020 ≡
Comme vous vous en doutez, ces nouvelles n’auront de neuves que le nom et ne seront pas très différentes de celles du mois dernier.
Le temps file et s’immobilise, les concerts sont à l’arrêt, les annulations tombent et les reports délimitent les nouvelles lignes d’horizon. En attendant que l’étau viral se desserre et que nos mouvements retrouvent leur ampleur, je me suis engouffré dans ce temps déplié pour concocter la suite.
Le prochain livre avance à grands pas, les albums des bandes originales des films « L’oiseau de Paradis » de Paul Manaté et « Pollock et Pollock » d’Isabelle Rèbre se préparent ainsi que la composition de nouvelles pièces pour chœur pour l’ensemble Mélisme(s), la musique de Supergravité (le prochain spectacle de la Cie Aïe Aïe Aïe), l’album de notre duo avec Mona Soyoc et d’autres choses encore.
Pas de concert confiné en ce qui me concerne car, même si certains réussissent l’exercice, il me semble impossible de trouver la juste énergie, coupé du rapport physique avec le public, sans la vibration d’un espace sonore commun et sans l’aspect archaïque et, disons-le, sacré qu’implique la scène, un aspect que cet arrêt forcé aura révélé comme jamais.
Mais ce mois-ci, nous pouvons tout de même vous offrir notre NOVA Oratorio, enregistré en studio l’été dernier avec Claire ingrid Cottanceau. Ce monologue final de « Par les villages » écrit par un Peter Handke transfiguré est une parole plus précieuse que jamais et un carburant inépuisable.
Pris dans les phares des événements, hypnotisés par l’abyssale et funeste médiocrité d’un pouvoir ubuesque, essayons de tourner le regard vers des lumières plus vastes, prêtons l’attention à ce qui rassemble plutôt qu’à ce qui divise et que chacun de nos « contre » soit suivi d’un « pour », ce sera sûrement la meilleure manière de sculpter le futur.
Cette newsletter, privée de sa matière première, va probablement se suspendre pour l’été en comptant bien revenir dès septembre, les bras chargés de concerts, de musique et d’images avec plus que jamais l’envie d’en découdre et de continuer à faire vibrer l’air tout autour, comme nous le faisions et comme nous le ferons toujours.
À bientôt alors. Et pour citer Nova, soyez doux et forts.
Olivier Mellano