01 Déc Anima, animae
Anima, animae
≡ Décembre 2017 ≡
À l’heure où la réalité n’est pas encore tout à fait consciente de l’efflorescence de sa jumelle virtuelle et de sa prothèse augmentée, quelques artistes mettent les pieds dans la porte du futur qui y toque et s’emparent d’un champ qu’il serait impensable de laisser aux mains de ceux qui ont choisi la bourse plutôt que la vie. Adrien M et Claire B sont de ces hérauts 2.0. Chant des pierres, danse spirite, matière mue et décorporation numérique composent « Mirages et miracles », une série d’installations que j’ai eu la joie de mettre en musique et que vous pouvez découvrir aux Subsistances à Lyon du 5 au 22.
Une autre histoire d’œil, la cornée d’abondance de l’exposition « Perceptions et illusions » continue d’iriser la Commanderie des Templiers à Saint-Quentin-en-Yvelines avec, entre autres, les installations « How we tried » et TAN.
Sur le feu, la composition de la musique de la prochaine création théâtrale d’Alexandra Tobelaim. « Face à la mère », l’enregistrement de la musique du film documentaire de Samuel Petit sur l’apiculteur des chefs étoilés et quelques finitions pianistiques sur celui d’Isabelle Rèbre « Pollock & Pollock ».
Ce mois-ci, une seule scène, celle du Festival 3e Scène de l’Opéra de Paris téléporté à La Gaîté Lyrique où je retrouverai le chorégraphe Thierry Thieû Niang et les vingt enfants dansant « Au cœur » le 10 à 15h30. Outre cette ode à la chute faite envol, vous pourrez également y voir tous les films de la 3ème Scène dont le vibrionnant Vibrato de Sébastien Laudenbach…
…avec qui nous repassons nos smokings pour la cérémonie lilloise des Emile Awards (European Animation Awards) où La Jeune Fille sans Mains croisera les doigts, étant nominée pour le meilleur personnage et pour la meilleure musique. Verdict le 8.
De l’animation à l’animisme. « Histoire de Stefano », le beau film de Chiara Malta dont j’ai signé la musique, sera projeté au cinéma La Clef dans le cinquième arrondissement de Paris le 13 dans le cadre de Primavera Cinéma.
Enfin, depuis quelques jours l’album No Land est disponible chez tous les disquaires – ainsi qu’ ici si vous n’avez pas de disquaire sous la main – et à la lecture de la première presse et des chaleureux retours, je suis heureux de constater à quel point le projet a été si justement compris. Cela conforte l’intuition que la musique peut aussi parfois être une plate-forme d’expérimentation philosophique, qu’aucune idée n’est complexe tant qu’on essaie pas de la simplifier et que la politique aurait tout à gagner en ayant l’humilité de se laisser éclairer par la poétique.
Peut-être juste qu’une question de (prendre le) temps.
En attendant la suite des joyeuses opérations, je vous souhaite une fin d’année aimante, animée d’âme.
Olivier Mellano